Hypothyroïdie : Symptômes, Diagnostic, Traitement et Gestion
L’hypothyroïdie est un trouble endocrinien résultant d’un déficit en hormones thyroïdiennes. Ce déficit peut provenir soit d’une atteinte directe de la glande thyroïde, caractérisée par une TSH élevée, soit d’un dysfonctionnement hypothalamo-hypophysaire, où la TSH est anormalement basse ou normale.
Pourquoi cette étude est-elle cruciale ?
L’hypothyroïdie est une pathologie courante, particulièrement chez les femmes. Il est essentiel de distinguer les formes transitoires des hypothyroïdies définitives, car ces dernières nécessitent un traitement à vie.
Le traitement de l’hypothyroïdie est simple : une hormonothérapie substitutive accompagnée d’une surveillance médicale rigoureuse.
Diagnostic Positif
1. Circonstances de découverte
Les signes cliniques de l’hypothyroïdie sont souvent découverts lors d’une consultation pour des symptômes variés :
Syndrome cutanéo-muqueux : Caractérisé par une infiltration par une substance myxoïde, entraînant un myxoedème cutané, un épaississement des paupières, des mains et des pieds. La peau devient cireuse, sèche, et les rides s’effacent, donnant au visage un aspect lunaire inexpressif.
Syndrome d’hypo-métabolisme : Marqué par une asthénie (physique, psychique et sexuelle), une frilosité, des troubles digestifs comme la constipation, et une prise de poids contrastant avec l’anorexie.
Signes cardiovasculaires : Bradycardie sinusale, hypotension artérielle, bruits cardiaques assourdis, microvoltage à l’ECG, cardiomégalie à la radio pulmonaire et épanchement péricardique à l’échocœur.
Signes musculaires et neurologiques : Myopathie thyroïdienne, polyneuropathie et atteinte du système nerveux central.
Atteintes endocriniennes : Troubles génitaux, insuffisance surrénalienne associée, souvent révélée par des complications telles que l’insuffisance cardiaque ou coronarienne.
2. Interrogatoire
Il est crucial d’identifier les antécédents médicaux pertinents, tels qu’une thyroïdectomie, un traitement par iode radioactif, ou la prise de médicaments pouvant interférer avec la fonction thyroïdienne (interférons, sels de lithium). Les anomalies biologiques, comme l’hypercholestérolémie ou l’anémie, peuvent aussi orienter vers un bilan hormonal thyroïdien.
3. Élément de présomption
L’analyse sanguine peut révéler une anémie normochrome normocytaire ou macrocytaire, une hyponatrémie par dilution, une hypercholestérolémie avec élévation des LDL, et une augmentation des enzymes musculaires comme la CPK, signe de myopathie.
4. Confirmation
Le diagnostic est confirmé par une baisse des taux de LT3 et LT4.
Diagnostic de Gravité : Coma Myxoedèmateux
Le coma myxoedèmateux est le stade ultime d’une hypothyroïdie sévère non traitée, nécessitant un traitement substitutif urgent. Il peut être déclenché par le froid, une infection, une chirurgie, un stress, ou un AVC.
Les signes cliniques incluent un coma progressif, une hypothermie constante, des troubles respiratoires (bradypnée, pauses respiratoires), et des troubles cardiovasculaires.
Diagnostic Étiologique
L’évaluation des antécédents familiaux de goitre, des antécédents gynécologiques, chirurgicaux, et des maladies auto-immunes est essentielle. L’examen clinique de la thyroïde et un dosage de la TSH permettent de différencier les hypothyroïdies périphériques des hypothyroïdies centrales.
Hypothyroïdies Périphériques :
Iatrogènes : Causées par une thyroïdectomie totale ou subtotale, un traitement par iode radioactif, ou une surcharge iodée.
Auto-immunes : Incluant la thyroïdite de Hashimoto, la thyroïdite post-partum, et la thyroïdite subaiguë granulomateuse de De Quervain.
Carence iodée : Observée dans les régions montagneuses des pays en développement, entraînant des goitres endémiques.
Hypothyroïdies Centrales :
Tumorales : Liées à des tumeurs hypophysaires ou aux séquelles de radiothérapie.
Infiltratives : Comme dans l’histiocytose X, la sarcoïdose, ou l’hémochromatose.
Traumatiques et Vasculaires : Comme dans le syndrome de Sheehan.
Évolution
L’évolution de l’hypothyroïdie, sous traitement, est généralement favorable avec la disparition des signes cliniques en quelques semaines. L’hormonothérapie substitutive est souvent définitive et doit être prise sans interruption.
Traitement
Le but du traitement est de rétablir l’euthyroïdie et d’éviter les complications. Le traitement standard repose sur la L-thyroxine (Levothyrox) administrée quotidiennement. La dose initiale varie en fonction du patient et est ajustée selon les résultats des dosages de la TSH.
Modalités thérapeutiques :
Prendre le Levothyrox le matin à jeun avec de l’eau, au moins 15-30 minutes avant le petit-déjeuner, ou au coucher.
Les patients atteints d’hypothyroïdie ancienne ou coronarienne doivent être surveillés de près lors de l’initiation du traitement.
Les hypothyroïdies centrales nécessitent une prise en charge spécifique, incluant le traitement de l’insuffisance surrénalienne avant l’hormonothérapie thyroïdienne.
Coma Myxoedèmateux :
Le traitement du coma myxoedèmateux est une urgence médicale nécessitant une hospitalisation en réanimation, l’administration de thyroxine et d’hydrocortisone pour suppléer la fonction corticotrope.
Conclusion
Une prise en charge précoce et adaptée de l’hypothyroïdie permet une évolution favorable et une qualité de vie normale pour les patients. Le diagnostic, la surveillance et l’ajustement thérapeutique sont essentiels pour éviter les complications à long terme